Racisme républicain
Pour un racisme sans haine et sans reproche
Droit et devoir des races supérieures
« Racisme républicain » : la formule n’est pas de moi, mais de l’excellent Luc Ferry, qui vilipendait son homonyme Jules Ferry (1832- 1893), sans lien de parenté avec lui, parce que cet éminent homme politique de la IIIe république avait déclaré devant la chambre des députés le 28 juillet 1885 : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures… (…) Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures… » Luc Ferry ajoute, dans Le Figaro du 7 mai 2012, où il reproche à François Hollande d’avoir inauguré son quinquennat par un hommage au fondateur de l’école gratuite et obligatoire : « Comment oublier, cependant, que Jules Ferry fut aussi l’un des théoriciens les plus militants du racisme républicain et colonial ? »
Ce discours de 1885 sur la colonisation et l’inégalité des races, expression d’un « racisme républicain », n’était pas un acte isolé, mais il était, tout au contraire, parfaitement représentatif du courant dominant sous la IIIe république, celui de ses fondateurs et de leurs héritiers, jusqu’à la seconde guerre mondiale et au-delà. Léon Blum, par exemple, ne fut pas en reste, comme en témoigne sa déclaration du 9 juillet 1925 devant la représentation nationale : « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l’industrie. » On trouvera dans La République amnésique de Thierry Bouclier (éd. Rémi Perrin) quantité de propos du même genre.
Racisme sans haine et sans reproche
La conclusion est claire. Les vrais républicains au regard de l’histoire, ceux qui ont bâti la république en France à partir de 1870 et, après ces derniers, ceux qui sont restés fidèles à leurs principes, avaient peut-être des défauts, car ils étaient anticléricaux, mais ils ne tombaient pas dans l’égalitarisme fanatique et obscurantiste que nous subissons aujourd’hui.
La science, quand elle n’est pas défigurée par la désinformation du lyssenkisme, démontre que le grand Jules avait raison et qu’il n’était nullement un imposteur, n’en déplaise au regretté François Brigneau. L’espèce humaine est divisée en races et celles-ci ne sauraient être égales, car l’égalité n’est pas dans la nature¹. Il faut donc qu’elles soient inégales. Et il y a en effet, sur le plan moral, un devoir pour les races supérieures d’aider les peuples de race inférieure à sortir de la misère. Si les mots ne sont que des étiquettes pour désigner les choses, comme le relevait Pareto, il n’y a pas d’inconvénient à parler de racisme républicain et à prendre cette expression en bonne part, car le racisme républicain est tout à fait recommandable. D’une part, il accepte les vérités objectives enseignées par la science, qui fait litière des préjugés illégitimes de l’égalitarisme et du cosmopolitisme, d’autre part, il répudie toute haine à l’égard de quiconque en vertu de ses origines. Le racisme républicain² ne pousse pas à la « discrimination », car, quand il est question d’un individu en particulier, et non d’une race ou d’un peuple pris in globo, on ne considère que ses mérites, ses talents, en faisant abstraction de sa race. Le racisme républicain est sans haine et sans reproche.
La haine raciale comme l’antiracisme refuse à toutes les races le droit à l’existence – le racisme négatif (dit haine raciale) fait seulement exception pour la sienne. Dans les deux cas, c’est le droit à la différence qui est nié ; le premier veut imposer la primauté d’une race « élue », présentée comme étant celle des « seigneurs » ; le second veut les mélanger jusqu’à abolir toute distinction : il rêve de fondre l’humanité en une seule race. L’un par l’extermination, l’autre par la fusion, ils veulent donc aboutir au même monde uniforme. Au fond, l’un comme l’autre déteste la différence et aspire à l’homogénéité absolue : simplement l’un rêve d’une nouvelle race, l’autre croit l’avoir déjà trouvé.
Racisme négatif : haine de race.
Racisme positif : conscience de race.
¹ Ce que la science nous dit des races humaines
« En dehors des vrais jumeaux (monozygotes), deux individus ne sont jamais génétiquement identiques. De même, les gènes qui déterminent la race ont une influence physique et mentale qui varie selon la race.
L’égalité des citoyens devant la loi, quelle que soit leur origine, proclamée par la constitution, n’est en rien une égalité de nature. On peut en dire autant de l’égalité morale entre les hommes affirmée par certaines religions ou philosophies. »
² Exemple de racisme républicain, sans haine et sans reproche :
Le général de Gaulle a déclaré en 1959 :
« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. » (Cité dans Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome 1, éditions de Fallois/Fayard, 1994, page 52.)