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Photo du rédacteurHenry de Lesquen

Victoire de Donald Trump, déroute de la gauche en Amérique et dans le monde

La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle des États-Unis d’Amérique le 5 novembre 2024 est un événement sensationnel. Contrairement à sa précédente élection, en 2016, il a cette fois-ci non seulement la majorité des délégués, mais aussi celle du vote populaire au niveau national et il l’a emporté dans les sept États-clés, les fameux swing-states. Il a la majorité au sénat et à la chambre des députés (representatives), au moins pour deux ans, jusqu’aux élections de mi-mandat en 2026, où l’on renouvellera, comme en 2024, le tiers du sénat et toute la chambre. Il peut aussi compter sur une solide majorité de droite (on dit « conservateur » aux États-Unis, conservative) à la cour suprême, où six juges sur neuf ont été nommés par des présidents républicains, dont trois par lui-même, étant observé que les juges classés à droite sont tout simplement des juges qui font du droit, tandis que les juges de gauche font de l’idéologie. De surcroît, le parti républicain, qui était dirigé naguère par des centristes, des rinos (republicans in name only, républicains de nom seulement), autrement dit des candaules, a été purgé et il est maintenant à la main de Donald Trump.

Pour l’élection de 2016, qu’il avait gagnée, comme pour celle de 2020, qu’il a perdue à cause de la fraude électorale massive orchestrée au profit du candidat démocrate Joe Biden par le directeur politique de la centrale syndicale AFL-CIO, il avait fait le calcul classique de choisir un candidat à la vice-présidence qui pût élargir son électorat. Il avait donc pris Mike Pence, qui était plutôt centriste, donc moins marqué à droite que lui, et qui l’a trahi, comme on sait, lors de la certification des votes le 6 janvier 2021. Cette fois-ci, il a pensé à la succession dans quatre ans. Il ne pourra pas se représenter puisque l’on ne peut faire que deux mandats présidentiels aux États-Unis depuis un amendement de 1951 à la constitution (en France, il est seulement interdit de faire plus de deux mandats consécutifs, ainsi Macron pourra-t-il se représenter en 2032, horresco referens). Donald Trump aura du reste quatre-vingt-trois ans en 2028, ce qui est un âge canonique… Cette fois-ci, donc, il a choisi comme vice-président James David Vance, né en 1984, d’origine protestante, mais converti au catholicisme, clairement national-libéral et très marqué à droite, étant notamment adversaire de l’avortement et du mariage homosexuel. On peut donc rêver que Vance succède à Trump et même qu’il soit réélu pour un second mandat présidentiel consécutif en 2032 ! Dans cette hypothèse, les États-Unis auraient pendant douze ans au moins un président de droite, vraiment de droite. C’est la face du monde qui en serait changée et non seulement celle de l’Amérique…

 

Cette élection américaine nous amène à souligner le rôle du hasard dans l’histoire. Nombreux sont ceux qui s’imaginent bien à tort que l’histoire ne peut obéir qu’à de grandes forces sociales, car il faudrait que les effets soient en proportion des causes. Il n’en est rien, pas plus en histoire que dans le monde physique, où l’on sait même depuis Henri Poincaré et la théorie du chaos que le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut déclencher un ouragan au Texas. Ici, bien sûr, on pense à la balle qui a effleuré le visage de Donald Trump et qui, par miracle, n’a fait que lui égratigner l’oreille. Mais le hasard tient aussi et avant tout dans la personnalité de Donald Trump lui-même. Ce « milliardaire », comme le nomment les media français pour susciter à son égard l’envie et l’antipathie, a d’abord réussi à faire fortune comme homme d’affaires. Il s’est aussi métamorphosé en animateur de télévision et son émission a connu pendant des années un immense succès. Il est enfin passé à la politique, où, comme on sait, il a obtenu des résultats spectaculaires. Candidat aux primaires du parti républicain en 2016, on lui donnait au départ 1% des voix, et c’est pourtant lui qui s’est imposé finalement. Battu en 2020 dans des conditions douteuses, contestant la victoire de Biden, il a été accusé d’avoir tenté un coup d’État parce que des milliers de ses partisans, indignés par la fraude électorale, ont envahi le siège du parlement, le Capitole. On pensait alors qu’il était mort politiquement, mais il a triomphé de l’adversité.

S’il a gagné, c’est donc grâce à des capacités exceptionnelles. Pour arriver au plus haut niveau de la politique, il vaut mieux être intelligent, mais ce n’est pas le plus important. Il faut avoir une santé de fer, être bâti à chaux et à sable ; il faut avoir une mémoire d’éléphant ; il faut avoir le don de la parole, qui n’a rien à voir avec l’intelligence proprement dite ; il faut avoir un sens psychologique aigu pour jauger les hommes ; il faut aussi évidemment avoir le sens politique, don très particulier qui n’est pas partagé par tout le monde, loin de là, et que Trump a au plus haut point ; il faut enfin avoir une énergie et un courage indomptable. Donald Trump a toutes ces qualités, pourtant son équation personnelle ne se résume pas à leur énumération. Il est objectivement un génie de la politique.

Mais même cela n’aurait pas suffi s’il n’y avait pas eu d’autres heureux hasards. Le premier s’appelle Kamala Harris. Cette femme ne faisait pas le poids. Songez qu’elle n’a jamais pris le risque de se soumettre à une conférence de presse pendant la campagne électorale ! Biden l’avait choisie comme vice-président parce qu’elle était noire par son père (sa mère est indienne), afin de capter les électeurs de cette race, pas du tout pour sa compétence. Il comptait bien se représenter. Comme il n’a pas pu le faire en raison de son état de santé et des soupçons de sénilité, il lui a laissé la place au dernier moment. Ce n’était pas la meilleure candidate pour le parti démocrate. Il n’est pas du tout certain que Trump aurait battu un Bill Clinton ou un Barack Obama.

Une autre chance pour Donald Trump a été d’avoir le soutien d’Elon Musk. Cet homme, le plus riche du monde, est un génie de l’innovation. Il a créé ou promu PayPal, Tesla, SpaceX et Starlink… Et il a acheté Twitter, devenu X. Ce réseau social, tout comme Facebook, avait censuré en 2020 les informations défavorables à la candidature de Biden, notamment celles qui portaient sur son fils Hunter, à la fois corrompu, érotomane et drogué… Musk a changé cela en rétablissant une plus grande liberté d’expression sur X et il s’est engagé personnellement auprès de ses millions de suiveurs (followers) en faveur de Trump. Mis en avant par ce dernier dans ses réunions publiques, Musk lui a apporté la caution du progrès techniques. Comment qualifier de passéiste un homme politique soutenu par Elon Musk ?

Ainsi, la victoire de Trump en 2024 est un miracle qui résulte d’une série de hasards. Autrement dit, rien n’était joué d’avance. Mais ce résultat miraculeux peut changer le destin de l’Amérique, qui était dans la voie de la décadence avec Biden et qui peut désormais espérer un renouveau.

 

En effet, le second mandat de Trump ne ressemblera guère au précédent, où il était resté empêtré dans les filets d’une administration hostile et où il n’avait cessé d’être trahi par ses collaborateurs. Comme l’écrit Le Figaro dans son numéro du 20 novembre 2024 : « En 2017, c’était un homme seul, débarquant à Washington, qui avait dû s’appuyer sur un parti républicain déterminé à le “cadrer”. Huit ans plus tard, l’ancien président s’entoure de fidèles décidés à appliquer sa vision. » Et le journal d’ajouter : « À la tête d’un attelage fracassant, Donald Trump prépare son assaut contre l’“État profond”. » Songez qu’il a nommé comme ministre de la santé Robert Kennedy Junior, neveu du président assassiné, qui est très réservé sur les vaccinations et qualifié d’anti-vaccin. Espérons que le sénat, qui est donc à majorité républicaine, ne s’opposera pas aux nominations voulues par le président.

Trump ne croit pas à la fable du GIEC, la théorie du réchauffement climatique causé par l’homme, et il devrait sortir à nouveau de l’accord de Paris sur le climat, où Biden était revenu. Dans le domaine de l’énergie ou de l’environnement, il va s’employer à débarrasser l’économie des normes et réglementations en tout genre qui freinent la croissance. Il va aussi s’attaquer à l’immigration illégale et on peut espérer qu’il résoudra les obstacles juridiques susceptibles de s’opposer à une politique de réémigration forcée. Il mettra fin dans l’administration et dans l’armée aux mesures imposées par l’idéologie cosmopolite en matière de  « diversité » et d’« inclusion ». La discrimination illégitime dite mensongèrement « positive » sera abolie. On n’autorisera plus la mutilation des mineurs destinée à changer leur apparence sexuelle…

En politique étrangère, Donald Trump est qualifié d’« isolationniste », terme franglais (en français, l’isolation n’est pas l’isolement…), c’est-à-dire, en réalité, qu’il est nationaliste, non-interventionniste et unilatéraliste, au lieu d’être comme ses prédécesseurs démocrates ou républicains, ces derniers étant inspirés par le courant « néoconservateur », qui étaient impérialistes, interventionnistes et multilatéralistes. Les désastres des guerres d’Irak et d’Afghanistan donnent raison à Trump. S’agissant de l’Ukraine, il a dit qu’il réglerait la question « en vingt-quatre heures », formule à l’emporte-pièce qui semble signifier qu’il imposera à Zelensky la négociation avec la Russie en arrêtant l’aide à l’armée ukrainienne. On verra bien ce qu’il en sera, mais il est permis d’être optimiste et d’attendre la fin de la guerre pour 2025.

 

Quelles que fussent les circonstances particulières aux États-Unis qui ont permis la victoire de la droite en 2024, il faut savoir que celle-ci fait suite à d’autres succès éclatants qui ont eu lieu cette année. La plus importante est celle du BJP de Narendra Modi en Inde, le pays le plus peuplé du monde, qui a donné à cet homme d’État exceptionnel une majorité pour un nouveau mandat de cinq ans après dix années d’exercice du pouvoir. On n’oubliera pas non plus, bien qu’il s’agisse d’un pays beaucoup plus petit, la victoire du Rêve géorgien, dans la Géorgie du Caucase ; ce parti national-libéral a écrasé l’opposition européiste et cosmopolite. On y célèbre, avec l’appui de l’Église nationale, une « journée de la famille » à la date de la « journée internationale de lutte contre l’homophobie »… En outre, en décembre 2023, l’Argentine a élu président Xavier Milei, il est vrai plus libéral que national. Nous pourrions poursuivre longuement cette énumération qui montre la force de la droite – de la vraie droite – dans le monde. On se reportera à cet égard à notre portail national-libéral à l’adresse national-liberal.com qui donne accès aux « ressources », textes ou vidéos, de la vraie droite dans vingt–sept pays, dont la France.

 

Les hommes politiques français, justement, feraient bien de méditer l’exemple de Trump et de tirer des leçons de sa victoire. Trump a gagné en stratégie haute : « Make America great again », rendez sa grandeur à l’Amérique ! Il a traîné dans la boue ses adversaires, Biden et Harris, comme il l’avait fait en 2016 avec Hillary Clinton. En France, hélas, le tandem qui dirige le Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, s’obstine à rester dans une stratégie diagonale de dédiabolisation qui lui a donné d’abord des succès incontestables, mais qui a montré ses limites le 7 juillet 2024, au second tour des législatives, quand le prétendu « front républicain » a mis à mal ses espoirs de majorité. Il est maintenant clair que Le Pen et Bardella ne sont pas à la hauteur. C’est désespérant puisqu’ils occupent le terrain de la droite, mais c’est ainsi. Nous avions fondé quelque espoir en Éric Ciotti et en son nouveau parti, l’UDR, union des droites pour la république, qui était clairement national-libéral, mais le député des Alpes maritimes n’a rien trouvé de mieux que de nommer secrétaire général une immigrée d’origine maghrébine, Hanane Mansouri. C’est à désespérer de la droite française !

Nous n’avons rien contre cette jeune métisse, qui paraît pleine de qualités, mais tout est dans le symbole. Un allogène venu d’Afrique du nord, s’il est assimilé, est un Français d’adoption. Nul doute que ce qualificatif puisse être appliqué à Mademoiselle Mansouri et il va de soi qu’il faut lui reconnaître les mêmes droits qu’aux Français de sang. Cependant, cela ne lui donne pas la même légitimité qu’eux pour accéder à des fonctions politiques. Quelle que soit la réalité de l’organigramme de l’UDR de Ciotti, le secrétaire général est tenu pour numéro deux du parti, quand ce n’est pas le numéro un. Par conséquent, un parti qui combat l’immigration ne doit pas commettre l’erreur de donner ce poste à un immigré.

On pense à ce propos aux nationalistes français qui ont soutenu la candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle de 2022 et qui ont donc voulu porter à la tête de l’État français un immigré juif algérien qui n’avait pas une goutte de sang français.

Dans cette situation désolante, le combat des idées est primordial. Il faut que la métapolitique ramène le politique dans le droit chemin.

 

Henry de Lesquen

1 commentaire

1 Comment


Jo
il y a 3 jours

"Immigré juif algerien qui n'a pas une seule goutte de sang français"


Toujours cette expression à la gommme. Ca saoûle tout le monde, vous en rendez-vous compte ? On redit sans cesse ces mots collés les uns aux autres dans le même ordre, comme un vieux disque rayé, machinalement, sans intelligence ni originalité... c'est finalement ridicule

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