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  • Photo du rédacteurHenry de Lesquen

Union de la droite pour battre la gauche

Dernière mise à jour : 1 juil.

Enfin ! Le Carrefour de l’Horloge en rêvait depuis longtemps, Éric Ciotti l’a fait. Le président du parti « Les Républicains » a déclaré à la télévision le 11 juin 2024, deux jours après le résultat spectaculaire des élections européennes et la dissolution de l’assemblée nationale : « Nous avons besoin d’une alliance avec le Rassemblement national, avec ses candidats. Une alliance à droite avec tous ceux qui se retrouvent dans des idées de droite. » C’était l’union de la droite tant attendue.

 

Paradoxalement, les élections européennes réussissent aux nationalistes, alors même qu’ils sont au moins critiques vis-à-vis des institutions de l’union européenne, quand ils ne demandent pas carrément que le pays en sorte. En principe donc, ils ne devraient même pas y participer. Pourtant, ce sont les élections européennes de 1984 qui ont fait surgir le Front national de Jean-Marie Le Pen dans le paysage politique français. En Angleterre, le succès retentissant de Nigel Farage et de son parti, l’UKIP, aux élections européennes de 2014 a été le facteur décisif qui a conduit à la victoire du Brexit deux ans après, au référendum de 2016.

Question de mode de scrutin, évidemment. Les élections européennes ont lieu au scrutin proportionnel, tandis que c’est le scrutin uninominal aux législatives, à deux tours en France, à un seul tour au Royaume-Uni.

 

C’est ce mode de scrutin pour les législatives qui a ankylosé la politique française en protégeant les situations acquises. C’est ainsi que le parti issu du mouvement gaulliste de 1958, qui avait perdu depuis longtemps tout motif sérieux de se réclamer du général et qui n’a cessé de changer de nom, UNR à l’origine, puis RPR, UMP, enfin LR aujourd’hui, a longtemps pu se passer de l’appui du Front national, devenu « Rassemblement national » en 2018, ou cru pouvoir s’en passer.

On a parlé du « piège » que Mitterrand aurait tendu à la droite, d’une part en favorisant la percée du FN en 1984, qui a débuté par le passage de Jean-Marie Le Pen le 13 février 1984 à la télévision publique dans l’émission « L’Heure de vérité », d’autre part, en lançant SOS-Racisme et en promouvant à tous crins la dénonciation du « racisme ». La droite était ainsi divisée en deux fractions qui ne pouvaient s’entendre et encore moins se réunir, l’une étant qualifiée mensongèrement d’extrême droite et assimilée au « racisme ».

De 1984 à 2007, la droite établie, c’est-à-dire la formation pseudo-gaulliste alliée aux centristes de l’UDF, a quand même réussi à gagner les élections à plusieurs reprises. Elle a perdu en 1988, en 1997 et en 2012 alors qu’une alliance avec le FN lui aurait probablement assuré la victoire. Quoi qu’il en soit, tout a changé depuis l’échec de Sarkozy contre Hollande à la présidentielle de 2012. La « droite » établie s’est effondrée. L’élimination de François Fillon en 2017 grâce à une machination judiciaire l’a achevée. Aux européennes, elle n’a obtenu que 8% en 2019, 7% en 2024 ; à la présidentielle, 4% en 2022.

Il a toujours été clair, depuis 1984, donc depuis quarante ans, que l’union de la droite était une nécessité arithmétique. Il fallait additionner les voix pour battre la gauche. Mais elle était plus encore une nécessité politique pour que la droite mérite son nom.

 

Pour comprendre l’évolution de la situation politique en France, il faut savoir que la gauche n’est pas unitaire, mais duale. La gauche, expression idéologique de l’utopie égalitaire, est en effet tiraillée entre deux pôles antagonistes, le collectivisme et le cosmopolitisme. Or, depuis la révolution cosmopolite de 1968, la droite officielle est devenue en réalité une gauche cosmopolite. Les étiquettes sont trompeuses. Répétons-le : la république a été abolie par la loi Pleven du 1er juillet 1972, qui a établi l’État cosmopolite à la place en prohibant la préférence nationale et en créant un délit d’opinion au titre du « racisme ». Or, à cette date, le président de la république était Georges Pompidou, le premier ministre était Jacques Chaban-Delmas, le ministre de la justice était donc René Pleven, qui a donné son nom à la loi scélérate. La France était officiellement gouvernée par la « droite ». Valéry Giscard d’Estaing, président de la république de 1974 à 1981, a multiplié les lois et les mesures cosmopolites, dont la moindre n’a pas été la loi du 17 janvier 1975 portée par l’horrible Simone Veil, loi qui a légalisé la mise à mort des enfants dans le ventre de leur mère. Parallèlement, sous Giscard, comme sous tous ses successeurs dits de droite, la redistribution n’a pas cessé d’enfler, et avec elle les impôts et les dépenses publiques, tout autant que sous les gouvernements ouvertement de gauche. Autrement dit, la fausse droite a endossé une synthèse socialo-cosmopolite, telle qu’elle a été ensuite pratiquée, identique pour l’essentiel, par Emmanuel Macron depuis 2017.

La gauche officielle, pour sa part, depuis le fameux « tournant de la rigueur » de 1983 et grâce à l’affaiblissement constant du parti communiste, est arrivée au même résultat : la social-démocratie, c’est-à-dire la synthèse, ou plutôt le mélange, socialo-cosmopolite. Il n’y avait donc plus de réelle différence entre la vraie gauche et la fausse droite.

Avec l’une comme avec l’autre, la France s’est enfoncée dans la « crise », en fait dans la décadence, depuis plus de cinquante ans. La loi Pleven de 1972, qui fut aggravée par une kyrielle d’autres lois, avait pour objectif et a eu pour effet d’interdire un débat démocratique sur l’immigration, qui s’est transformée, année après année, en un déferlement à caractère d’invasion et conduirait au grand remplacement de population, donc à la mort de la nation française, si une politique de salut national et de réémigration, d’inversion des flux migratoires, n’était pas mise en place dans les prochaines années.

 

Nicolas Sarkozy, conseillé par un mercenaire de grand talent, Patrick Buisson, a fait illusion pendant un certain temps en jetant aux Français de la poudre aux yeux. Alain Minc, conseiller de Sarkozy, a ainsi expliqué sans ambages à son frère d’ethnie Éric Zemmour, en 2007 : « On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. » Mais le procédé n’a pas suffi à l’élection présidentielle de 2012, où Sarkozy, président sortant, a été battu par Hollande.

Depuis douze ans, nous sommes en réalité gouvernés par les mêmes, Emmanuel Macron ayant été militant du PS, conseiller de Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012, puis à l’Élysée, enfin ministre de l’économie. La ligne politique est restée la même, essentiellement cosmopolite, mâtinée de socialisme pour des raison électoralistes. En fait, le parti de Macron, qui s’est appelé « En marche », puis « Renaissance », est une scission du parti socialiste qui ne dit pas son nom. Macron a fait aboutir la mue du parti socialiste, débarrassé de ses oripeaux marxistes pour devenir cosmopolite de part en part.

Dès lors, la pseudo-droite avait perdu sa raison d’être. Elle pouvait se reconnaître en Macron et, de fait, nombreux ont été ceux de ladite « droite » qui l’ont rejoint, notamment Édouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin. Sarkozy lui-même n’a pas caché sa proximité avec Macron.

On comprend donc que la pseudo-droite LR se soit effondrée dans les scrutins. La forte implantation locale de ses élus lui a permis de sauver les meubles aux législatives de 2022. Il est douteux que les dissidents des LR qui ont refusé l’alliance avec le RN décidée par Éric Ciotti soient nombreux â être élus à l’assemblée nationale le 7 juillet 2024 et, quand ils le seront, ce sera sans aucun doute, presque toujours, parce qu’ils auront eu le soutien, dès le premier tour, de la majorité sortante d’Emmanuel Macron. Ainsi, les masques seront tombés.

 

Si Éric Ciotti réussit son pari en faisant entrer le 7 juillet à l’assemblée nationale nombre de « républicains à droite », grâce à son entente avec le Rassemblement national qui a scellé l’union de la droite tant attendue par les patriotes, il y a fort à parier que la contestation des « chapeaux à plumes », comme il dit, fera long feu et qu’il pourra se maintenir à la tête du parti LR. Beaucoup d’anciens dissidents « reviendront à la raison et à la maison » comme il les y a appelés. Les autres formeront un ou plusieurs petits partis nouveaux qui rejoindront tout naturellement la coalition cosmopolite néo-macroniste, laquelle comprend déjà Renaissance, le Modem, Horizons, l’UDI et le parti radical valoisien : c’est l’union de la gauche cosmopolite.

 

Les media réservent le nom de « gauche » au Nouveau front populaire, ex-NUPES, et parlent du « centre » pour la gauche cosmopolite d’Emmanuel Macron parce qu’ils ne comprennent pas que le clivage droite-gauche n’est pas linéaire, mais s’établit dans un espace à deux dimensions : en abscisses, l’opposition classique du collectivisme au libéralisme ; en ordonnées, celle du cosmopolitisme au nationalisme. Autrement dit, ils propagent une vision simpliste et fausse du champ politique, alors que la réalité est plus complexe.

La gauche purement collectiviste et anticosmopolite n’a pas survécu à Georges Marchais, ancien secrétaire général du parti communiste, mort en 1997. Politiquement, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est aujourd’hui son successeur attitré, mais il est foncièrement immigrationniste, aux antipodes de Marchais, qui se voulait le défenseur des ouvriers français, dont les trois quarts votent maintenant pour le RN. Mélenchon défend un mélange incohérent d’étatisme et de souverainisme, d’une part, d’immigrationnisme et de « créolisation », d’autre part, le tout étant enveloppé dans les délires des écologistes.

 

Le succès de Marine Le Pen et Jordan Bardella est l’aboutissement d’une longue marche. Ils ont réussi pour l’essentiel à rompre, aux yeux de la grande majorité des Français, le mur de Chine, le « cordon sanitaire », qui leur interdisait d’accéder au pouvoir. Cette entreprise de dédiabolisation les a conduits à renoncer, du moins pour le moment, à d’importantes réformes, aussi naturelles, par exemple, que le rétablissement de la peine de mort, et même, il faut l’avouer, à s’aligner parfois sur les positions de nos ennemis. On peut le regretter, mais seul le résultat compte. Contentons-nous pour le moment de saluer la déroute de la majorité sortante – qui n’ose même plus se réclamer d’Emmanuel Macron, tant il est rejeté par les Français – et de l’idéologie cosmopolite qu’elle incarne, et d’espérer une large victoire de l’union de la droite formée par le RN et les LR pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024. C’est le sort de notre patrie qui est en jeu.

1 commentaire

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Guest
Jun 30

on ne peut qu'être inquiet du NFP qui draine une extrême-gauche factieuse, raciste, islamiste, bolchéviste et violente... clairement, le fascisme a retrouvé ses racines de gauche... je pense que la droite unifiée, nationale, libérale, helléno-chrétienne doit faire face et sauver notre pays et notre civilisation... mais plus encore, sauver la liberté et la vérité sur la surface d'une planète livrée à des doctrines tiersmondistes sombres.

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