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Photo du rédacteurHenry de Lesquen

Un nationaliste français ne peut être ni judéophile ni sioniste

Dans un article intéressant, mais extrêmement contestable en raison de sa partialité judéo-centrique, article qui n’engage que lui-même, et en aucune façon le PNL, Grégoire Canlorbe s’efforce de nous montrer pourquoi “le nationalisme français devrait embrasser la judéophilie et le sionisme” (article en anglais publié sur son site le 3 avril 2019). Ce point de vue, aussi personnel que provocateur, ne saurait être retenu sérieusement, tant la formule est absurde.

1. En effet, un nationaliste défend sa propre nation, et non une nation étrangère. Un nationaliste français ne saurait donc “embrasser le sionisme”, c’est-à-dire le nationalisme israélien. Il ne pourrait le faire, à la rigueur, mais ce n’est sûrement pas l’opinion de Canlorbe, qu’en approuvant le projet sioniste de séparation des Juifs d’avec leur pays d’accueil, qui devrait les inciter à le quitter pour aller s’installer en Israël... En fait, pour un nationaliste français conséquent, un Français juif est un Français comme les autres, pourvu qu’il soit assimilé à la communauté nationale, Français juif et non Juif français, pourvu qu’il ne se considère pas comme membre d’une communauté particulière et qu’il rejette le Talmud, lequel tient les non-Juifs pour des bêtes (Canlorbe désinforme sur ce point), en même temps que la théorie raciste du peuple élu.

Juif ou non, il est permis à un Français d’avoir de la sympathie pour l’Etat d’Israël, c’est affaire d’opinion, mais la double allégeance est intolérable. Un Français ne doit jamais oublier qu’Israël est un Etat étranger.

Sans éprouver pour notre part une grande affection pour ce pays, nous avons quand même publié dans “La voix des Français” en janvier 2009 un article intitulé “L’exemple israélien” où, après avoir rappelé que les Juifs avaient volé la Palestine aux Arabes, nous avons salué notamment la manière dont les Israéliens luttaient contre le terrorisme, en concluant : “Le courage, l'énergie, la détermination et l'habileté dont font preuve les Juifs d'Israël face aux Arabes musulmans qui les entourent sont un exemple pour l'Europe chrétienne.” Au demeurant, la France peut s’inspirer de beaucoup de pays qui font une meilleure politique qu’elle (ce n’est pas difficile), comme la Pologne, la Hongrie, aujourd’hui l’Italie, sans oublier, à certains égards, la Russie ou les Etats-Unis. Nous n’avons aucune raison de nous focaliser sur Israël, petit Etat asiatique qui ne présente au fond pas grand intérêt.

Contrairement à ce qu’écrit Canlorbe, Israël n’appartient nullement à la civilisation occidentale, puisque c’est le judaïsme qui définit son ethnie et son identité, et que celui-ci est une religion orientale, isomorphe de l’islam. Culturellement, Israël appartient clairement à la civilisation orientale. La France a donc en réalité peu d’affinités avec ce pays. Il faut dire franchement que son sort ne nous soucie guère plus que celui de la Moldavie ou du Bhoutan... Quant aux lieux saints du christianisme, peu nous importe qu’ils soient sous la souveraineté israélienne ou sous une éventuelle souveraineté palestinienne.

2. Un nationaliste français ne saurait non plus être “judéophile”. Il ne peut être que francophile ! Cette amitié de principe s’étend à tous les vrais Français, y compris donc aux Français juifs, mais elle n’est en rien une “judéophilie” qui traduirait une dilection particulière pour les Juifs, comme si ceux-ci étaient d’une espèce supérieure ! Au contraire, les Juifs doivent faire un effort particulier pour s’assimiler à la communauté nationale, puisque le judaïsme actuel, qui est celui des pharisiens dont parle l’Evangile, est une religion orientale, nous l’avons dit, donc incompatible avec notre identité nationale.

Les arguties de Canlorbe sur l’Ancien Testament sont ridicules. Evidemment, la France chrétienne a vénéré les deux Testaments et il est donc arrivé à certains rois de France de s’identifier au roi David (bien à tort, à notre avis). Et alors ? Les mêmes rois de France mettaient les Juifs à l’écart de la société française, leur faisaient porter un signe distinctif (la rouelle), avant de finir par les expulser du royaume en 1394, en sorte qu’il n’y en avait quasiment plus en 1789 (quelques milliers en Alsace, annexée par Louis XIV bien après la loi d’expulsion, quelques centaines de marranes, Juifs faussement convertis, venus d’Espagne ou du Portugal, dans le Sud-Ouest, quelques centaines en Avignon, possession des papes jusqu’en 1791). Les Juifs, qui sont 600.000 en France aujourd’hui, sont donc des immigrés comme les autres.

Le fait que beaucoup d’entre eux aient occupé depuis la fin du XIXe siècle des positions éminentes dans la société, grâce à ce que Le Bon appelait leur “puissance d’association”, ne doit pas susciter l’admiration, mais plutôt l’inquiétude, car les coteries trop puissantes, comme celle qui s’est constituée autour du CRIF, sont un défi à la démocratie, tandis que la communautarisation des Juifs est contraire aux principes de la république et porte atteinte à l’unité de la nation.

Nous ne discuterons pas ici de la façon dont Canlorbe surestime grossièrement l’apport des Juifs à la civilisation. Mis à part le christianisme, religion fort peu sémitique malgré les apparences, comme Gustave Le Bon l’a souligné, les Juifs de l’Antiquité ne nous ont rien laissé. Et, jusqu’au XIXe siècle, les Juifs n’ont joué pour ainsi dire aucun rôle ni en France ni dans aucun pays au monde.

Les nationalistes français ne doivent être ni judéophiles ni judéophobes. Ils doivent être judéo-critiques et rejeter, en conséquence, la religion de la Choah, laquelle, instituée religion officielle de l’Etat cosmopolite, porte atteinte à la laïcité républicaine.


Henry de Lesquen

président du PNL

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