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Photo du rédacteurHenry de Lesquen

Les dix crimes de Valéry Giscard d'Estaing

Des morts il ne faut dire que du bien, paraît-il : “De mortuis nihil nisi bene.” C’est sans doute pour cela que Valéry Giscard d’Estaing (1926-2020) a été couvert de fleurs après sa mort le 2 décembre 2020. Mais l’adage ne devrait pas s’appliquer à un homme politique, et surtout pas à lui. On doit au contraire, pour rétablir la vérité, dénoncer sans plus attendre les crimes qu’il a commis contre la nation au cours de son mandat de président de la république, de 1974 à 1981, mais aussi avant, en 1973, en tant que ministre des finances, et encore après, en 2005, comme auteur du projet de constitution de l’Union européenne.

1. C’est à Giscard que nous devons le poids de la dette publique. Ministre des finances sous Pompidou, il a fait adopter la loi du 3 janvier 1973 qui disposait dans son article 19 que les conventions par lesquelles la Banque de France ferait des avances au Trésor seraient désormais soumises au parlement. La convention qu’il a signée le 17 septembre 1973, approuvée par la loi du 21 décembre 1973, a gelé à 20,5 milliards de francs le montant total de ces avances. Désormais, l’État n’a pu bénéficier des concours gratuits de la Banque de France, il a dû emprunter sur les marchés financiers pour le plus grand bénéfice des banques commerciales. Depuis lors, la charge des intérêts n’a cessé de gonfler l’endettement de l’État.

2. C’est à Giscard que nous devons la mise à mort des enfants à naître. Il a nommé l’horrible Simone Veil dans son gouvernement en 1974 pour qu’elle fît adopter la loi abominable du 17 janvier 1975 qui a légalisé l’avortement, autrement dit l’assassinat des enfants dans le ventre de leur mère. Il fut donc le premier responsable de la choah des enfants français, qui avait déjà fait, à sa mort, le 2 décembre 2020, dix millions de petites victimes innocentes.

3. C’est à Giscard que nous devons la pornographie. Dès son élection en 1974, il a aboli toute censure et toute répression de l’outrage aux bonnes mœurs. Autorisés dans tous les cas, aussi immondes fussent-ils, les films pornographiques ont été classés “X” par décret du 31 octobre 1975.

Dans le même esprit de renversement de la morale, Giscard a imposé la mixité au lycée et donné aux lycéennes le droit de prendre la pilule sans l’accord des parents (loi du 4 décembre 1974 relative à la régulation des naissances, article 2 : “Les centres de planification familiale sont autorisés à délivrer, à titre gratuit, des produits contraceptifs aux mineurs désireux de garder le secret.”).

Ainsi, au nom de la modernité, en réalité pour obéir aux injonctions de l’idéologie cosmopolite qui avait triomphé après Mai 68 et qu’il avait faite sienne, Giscard a mis en pièces la morale publique qui avait été depuis toujours le ciment de la société française.

4. C’est à Giscard que nous devons la dislocation de la famille. Il a autorisé le divorce par consentement mutuel (loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce), ce qui a porté un coup fatal à l'institution familiale en instaurant un mariage à l’essai.

5. C’est à Giscard que nous devons le regroupement familial des immigrés en France. En donnant ce droit aux immigrés, le décret du 29 avril 1976 a ouvert les vannes à l’invasion et amorcé le grand remplacement du peuple français par les populations allogènes.

6. C’est à Giscard que nous devons le collège unique égalitaire. La loi Haby du 11 juillet 1975 relative à l’éducation a institué le collège unique en abolissant la diversité des filières. C’était l’aboutissement du plan Langevin-Wallon de 1947, d’inspiration marxiste, qui niait l’inégalité des talents et des aspirations. Cette réforme calamiteuse a profondément dégradé la qualité de l’enseignement au détriment des enfants, surtout des plus faibles.

7. C’est à Giscard que nous devons le poids des prélèvements obligatoires. Ce soi-disant libéral a fait passer le taux des impôts et autres prélèvements obligatoires de 34% à 40% du PIB durant son mandat. 6% d’augmentation en sept ans ! Aucun président n’a fait autant, ni avant ni après lui.

8. C’est à Giscard que nous devons l’effacement de la souveraineté nationale. Partisan fanatique des États-Unis d’Europe, donc d’un pouvoir supranational, Giscard a été l’initiateur du processus fatal qui a conduit à l’assujettissement des nations à l’Union européenne. C’est ainsi qu’il a fait donner officiellement à l’assemblée des communautés européennes le titre de “Parlement européen” et que, sur sa proposition, le Conseil européen a décidé le 20 septembre 1976 que les députés européens seraient élus désormais au suffrage universel.

9. C’est à Giscard que nous devons la monnaie unique européenne. Il en était partisan pour des raisons idéologiques, car ce devait être l’attribut d’un pouvoir supranational. Dans cette perspective, Valéry Giscard d’Estaing a obtenu le 13 mars 1979 la création du système monétaire européen, doté d’une unité de compte, l’ECU (European Currency Unit, unité monétaire européenne), et qui liait les monnaies nationales entre elles, étroitement et irrévocablement. Étape décisive qui a conduit à la monnaie unique : le 1er janvier 1999, l’euro a succédé à l’ECU et remplacé le franc en assujettissant notre économie à un carcan qui a étouffé la croissance.

10. C’est à Giscard que nous devons l’Union européenne supranationale. Vingt-quatre ans après avoir quitté l’Élysée, Valéry Giscard d’Estaing a été le principal auteur du projet de constitution de l’Union européenne. Ce traité scélérat, qui portait atteinte à la souveraineté nationale, a été rejeté par le peuple français lors du référendum du 29 mai 2005, mais ses dispositions ont été intégralement reprises par le traité de Lisbonne signé par Nicolas Sarkozy le 13 décembre 2007 et adopté par le parlement français le 8 février 2008.

Conclusion

C’est donc en premier lieu à Giscard que nous devons le déclassement de la France. Certes, il était dans la continuité de son prédécesseur, Georges Pompidou, qui avait déjà prohibé la préférence nationale et créé un délit d’opinion par la loi Pleven du 1er juillet 1972, mais, après 1974, l’État a imposé à la société française un changement radical et global qui devait entraîner une rupture de la chaîne des générations. Les réformes de Giscard étaient un tout qui faisait système. Au nom de la modernité, il a entrepris de faire table rase des traditions et de liquider l’héritage. Certes, ses successeurs ont poursuivi de plus belle dans la voie de la décadence, mais aucun d’entre eux ne fut plus efficacement que lui l’instrument de la révolution cosmopolite issue de Mai 68. Traître à la nation, ennemi de la civilisation, ce barbare ripoliné aux couleurs de la modernité restera dans l’histoire marqué du sceau de l’infamie.


Henry de Lesquen

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