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Message de « T », le 6 février :
L'enseignement des mathématiques en France a souffert de nombreux chambardements. Comme la méthode globale en lecture, certaines méthodes n'ont pas porté leurs fruits pour le plus grand nombre.
On lit par exemple sur Wikipédia qu'il avait été repensé dans les années 50 et 60 pour se fonder sur la notion de structure, influencé par le « bourbakisme et, dans une moindre mesure, par le structuralisme en sciences humaines et la pédopsychologie de Piaget ». La « Commission Lichnerowicz » (1967-1973) a ainsi introduit à l'école primaire la Théorie des ensembles (dite naïve) et les bases de numération autres que la base 10. « Par exemple, la base 2, essentielle en électronique et en informatique, était présentée dès le CE1 (7 ans), ainsi qu'une rapide introduction à la base 3. » On lit encore : « En classe de quatrième (13 ans), dans certaines écoles, la géométrie était détachée de la notion de dessin et de construction, pour endosser une structure axiomatique plus algébrique. (…) En troisième (14 ans) et en seconde (15 ans), l'approche classique de la géométrie euclidienne était mêlée à des éléments théoriques inspirés du programme d'Erlangen [autres géométries]. »
Tout ceci fut abandonné quinze ans plus tard. La géométrie traditionnelle revint dans les programmes de lycée à partir de 1983—mais le mal était fait. Sauf les plus doués, cela avait dégoûté toute une génération. « De nombreux enseignants n'étaient pas prêts : dans l’enseignement moyen seuls moins de 20 % des enseignants de mathématiques étaient alors des professeurs certifiés ou agrégés. Parmi les plus de 80 % restants, beaucoup ne comprenaient pas grand-chose aux mathématiques modernes. »
Aujourd'hui, on se lamente que les élèves d'école primaire ne comprennent rien aux divisions. C'est notamment la méthode qui est en jeu : les élèves ne découvrent la division qu'au cycle 3 (CM1-CM2), en même temps que la multiplication de nombres décimaux (ce qui crée une confusion). Les media font grand cas de la « méthode de Singapour » qui va être appliquée dès cette année. Résumée par le triptyque « Concret-Imagé-Abstrait », elle vise à une découverte progressive des opérations mathématiques et à assurer le « passage du concret vers l'abstrait via la manipulation de matériel ou la schématisation ». Cela me semble être la seule méthode logique.
Réponse d’Henry de Lesquen :
Le bourbakisme a été une calamité, évidemment en pédagogie, où il était délirant d'enseigner la géométrie sans figure et la numération en base n, mais même en mathématiques, où la méthode n'avait aucune valeur heuristique et a, au contraire, stérilisé la recherche. Je ne crois pas que Singapour ait rien inventé ni qu'il soit bon d'enseigner les mathématiques par la manipulation d'objets. Ceux-ci ne sont pas des figures géométriques et ne peuvent correspondre à des concepts mathématiques.
Question de Jonathan, le 10 février :
Que penser de feu Robert Badinter ? M. de Lesquen est pour la peine de mort, mais que peut-on reprocher de plus à cet homme ?
Réponse d’Henry de Lesquen :
Vous plaisantez, je suppose. Robert Badinter était la quintessence de l'horreur cosmopolite. Il s'est fait un nom comme avocat dans l'affaire Patrick Henry en sauvant la vie d'un monstre qui avait assassiné un enfant. Ministre de la justice de Mitterrand, il n'a pas seulement aboli la peine de mort, il a bousillé le droit pénal conformément à la doctrine de la « défense sociale nouvelle » de Marc Ancel, qui voit dans le criminel une victime de la société et qui nie la responsabilité individuelle, ce qui est typiquement cosmopolite. Il a joué un rôle non négligeable dans l'imposition de la religion de la Choah en invoquant des arguties juridiques pour soutenir qu'il n'y avait rien de comparable.
Allez cracher sur sa tombe.
Question de « T », le 11 février :
Il est étrange qu'il n'existe pas de concept historiographique de Siècle d'Or français (sauf à parler du Grand Siècle qui désigne spécifiquement le règne de Louis XIV). Quand le faites-vous débuter ? Quelles sont ses grandes réalisations ?
Réponse de Maurice Seclin :
Le Siècle d’Or français est le Grand Siècle. Ce qui empêche l'analogie avec l'Espagne, c'est que le XVIe français est nuancé : il voit l'essor du français moderne et de grandes réalisations de la Renaissance, mais aussi les guerres de religion. Le véritable Siècle d'Or français commence donc seulement à l'édit de Nantes, 45 ans avant le début du règne de Louis XIV.
Question de Louis, le 14 février :
Vous dites qu'il existe encore « d'excellents journalistes » dans la presse française comme Michel De Jaeghere. Pouvez-vous citer d'autres exemples ?
Réponse d’Henry de Lesquen :
Oui, au Figaro : Vincent Trémolet de Villers, Sébastien Falletti, Bertille Bayart, Jean-Pierre Robin…
Il y en aussi de très mauvais : Laure Mandeville, Isabelle Lasserre…
Rivarol compte aussi des journalistes remarquables : Jérôme Bourbon, Hannibal (Martin Peltier)…
Question de « Jon DoeGaulle », le 19 février :
Le stoïcisme est-il un bouddhisme européen ?
J’ai l’impression qu’il s’agit de deux spiritualités proches, car nées à partir d’axiomes similaires.
Le bouddhisme est beaucoup plus riche et divers que le stoïcisme, mais voici les points communs que j’y vois :- causalité totale- absence de libre arbitre- spiritualité basée sur la pratique plus que sur le rite - salut sur terre- pas de morale absolue, relativité du bien du beau et du vrai- indifférenciation des hommes. L’amour altruiste catholique est différent de l’amour altruiste bouddhiste. Le bouddhisme promeut un amour altruiste sans distinction, que ce soit envers son proche ou son lointain, voire envers un homme ou un animal. Si l’amour altruiste doit être le même pour tous les êtres vivants et que l’esprit doit rester calme, je ne vois pas de différence avec le stoïcisme.- pratique de la méditation - distinction entre les événements et leur ressenti- distinction entre l’être et les sentiments et donc vide de l’être (principe du bouddhisme zen).
Voici les points communs qui me viennent à l’esprit et qui font de ces deux spiritualités de possibles racines du cosmopolitisme.
Réponse d’Henry de Lesquen :
Il n'y a aucun rapport entre le bouddhisme et le stoïcisme, bien que vous vouliez à tout prix en trouver. La série d'arguments que vous alignez sont autant d'erreurs et de contresens. Où avez-vous vu que le bouddhisme proposait le salut sur terre ? N'avez-vous jamais entendu parler du nirvana ? Vous ne connaissez visiblement rien à la question que vous prétendez traiter.
Il faudrait d'ailleurs savoir de quoi on parle. Le bouddhisme, né en Inde, est multiforme. Le theravada s'exprime en pali, le mahayana en sanscrit. Ce dernier s'est répandu dans le monde chinois, où il a pris des formes dégénérées et idolâtriques. À l'extrémité orientale de celui-ci, au Japon, le zen est forcément atypique et nullement représentatif du bouddhisme authentique.
Causalité totale ? Déterminisme ? Le bouddhisme n'est pas original à cet égard puisqu'il a emprunté à l'hindouisme la doctrine du samsara et de la réincarnation, et qu'il s'appuie sur la philosophie samkhya, l'un des six « darshanas » de l'hindouisme. De plus, il y a une contradiction à la base dans cette religion, puisque Bouddha enseignait que le « soi » n'existait pas, ce qui, en principe, devrait invalider tout le reste de sa doctrine. Comme vous le voyez, le sujet est complexe. En tout cas, aucun rapport avec le stoïcisme.
Et je ne jurerai pas que toutes les écoles bouddhistes nient le libre-arbitre.
Et où avez-vous vu que le bouddhisme n'avait pas de rites ? Toutes les religions en ont et le bouddhisme est une religion.
Je pourrais continuer, mais tout est faux dans vos affirmations, qui sont le plus souvent de purs sophismes. Le plus important, c'est que le stoïcien est indifférent au malheur des autres, à l'opposé du bouddhiste, qui est compatissant. Cette morale de la compassion du bouddhisme a bel et bien été transmise au christianisme par le truchement de l'essénisme.
On ne voit donc aucun point commun ou d'axiome « similaire » entre bouddhisme et stoïcisme et encore moins une « isomorphie » qui n'existe que dans votre imagination.
Billet d’Henry de Lesquen, le 21 février :
Trop, c’est trop ! Après l’hommage à Badinter, l’hommage à Manouchian… Deux actes d’allégeance à l’idéologie cosmopolite symbolisée par ces deux ordures (Manouchian n’est pas célébré en tant que communiste, mais en tant qu’immigré apatride). La démagogie du Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella passe toutes les bornes. On pouvait à la rigueur leur pardonner leur soutien quelque peu honteux à Israël et à l’Ukraine, mais cette nouvelle bassesse est inacceptable.
Ils commettent la même erreur stratégique que Giscard autrefois. Ils estiment visiblement que le vote des nationalistes leur est acquis, au moins au second tour, puisqu’ils n’ont pas de concurrent sérieux à droite, et ils s’ébrouent sans vergogne dans la fange de la démagogie.
Ils devraient prendre garde. Les électeurs de droite vont se décourager et se réfugieront dans l’abstention. Comment se mobiliser pour des politiciens sans convictions qui sont prêts à toutes les compromissions pour se faire bien voir de l’oligarchie cosmopolite ? Giorgia Meloni a attendu d’être élue pour trahir. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont pris de l’avance.
Je crois qu'il faudra donner un avertissement à Bardella en ne votant pas pour lui aux élections européennes du dimanche 9 juin 2024. Mieux vaudra voter pour Philippot ou Dupont-Aignan.
Réponse de Pierre Lours :
Asselineau ou Philippot sont clairement pour le Frexit, première étape pour un redressement.
Réponse d’Henry de Lesquen :
Le Frexit est nécessaire, mais le Brexit montre que c'est loin d'être suffisant. L'Angleterre n'est plus dans l'UE, mais son premier ministre est hindou…
Asselineau et Philippot sont des souverainistes non identitaires et immigrationnistes. Cela n'a aucun sens.
Réponse de Martin :
Cher Henry, Asselineau est un cosmopolite, cela ne fait aucun doute.
En revanche, Philippot était présent à la manifestation de soutien de Génération Identitaire lors de leur dissolution. Et il a un programme sur l'immigration bien plus conséquent que celui du RN ou Reconquête (outre le Frexit, sortie de Schengen, fin du regroupement familial, etc.). Et sa dénonciation de l'imposture Meloni montre bien où il se situe. A mon sens, il est plus crédible que Le Pen, Zemmour et Asselineau, ne croyez-vous pas ?
Réponse d’Henry de Lesquen :
Il est vrai que Philippot a été excellent sur le covid. Je suis allé à deux de ses manifestations contre la TPS, la tyrannie à prétexte sanitaire, mais j'y ai quand même été dégoûté par des discours marxistes et de la musique nègre. S'il est moins immigrationniste, tant mieux ! Quoi qu'il en soit, son parti, « Les Patriotes » n'est guère crédible. S'il y avait encore des cabines téléphoniques, il pourrait y tenir ses assemblées générales.
Réponse de Martin :
A ma connaissance, la CNCCFP [commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques] dans son rapport annuel a montré que son parti avait plus d'adhérents que le RN ou LFI, et son dernier congrès a réuni 2.000 personnes.
Pour ma part, je voterai pour sa liste aux européennes. Que le RN ait 26 députés UE au lieu de 23 n'a aucune importance, ils vont pouvoir continuer à se payer du champagne sur l'argent du contribuable tout en applaudissant Zelensky. Leur première place sera évacuée médiatiquement au bout de 2 jours, comme en 2014 et 2019.
Cela me parait plus pertinent d'avoir un Frexit à 4-5% au lieu de 1-2%, ça fait avancer des idées concrètes et ça pèse dans le débat public.
Et si la musique des manifestations de Philippot ne vous plaît pas, que dire du spectacle de danse du ventre au congrès du RN de 2018 (véridique) ?
Réponse d’Henry de Lesquen :
Cela se défend. En votant pour Bardella le 9 juin 2024, on pourra avoir le sentiment de voter pour Badinter, Manouchian ou Zelensky…
Et n'oublions pas que cet abruti de Bardella, en toute incohérence et irresponsabilité, a mis un néo-nazi à la tête des jeunes du Rassemblement national en la personne de Pierre-Romain Thionnet. Celui-ci, qui est un demi-savant calamiteux, est en effet un adepte de la PND, prétendue nouvelle droite d'Alain de Benoist et François Bousquet, qui est une secte crypto-néo-SS.
Cela risque de compromettre les efforts de normalisation du RN et ne manquera pas d'être exploité par ses adversaires dans la perspective de l'élection présidentielle de 2027.
Commentaire de « T » à propos de la lettre ouverte de Hans-Hermann Hoppe à Walter E. Block au sujet de la guerre à Gaza, le 22 février :
Il apparaît que ce M. Block est un imposteur. De toute évidence, le « libertarisme » a été son outil pour inculquer la dérive individualiste chez les Blancs américains et stériliser toute conscience collective. Comme Bernard-Henri Lévy qui revendique être cosmopolite - et a dit : « Tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, franchouillard, nous est étranger, voire odieux » -, M. Block est,. en vérité, un nationaliste juif.
Ma question est donc : le libertarisme a-t-il un intérêt ?
Réponse d’Henry de Lesquen :
L'austro-libertarisme est une doctrine fausse qui a un grand intérêt heuristique.
Question de « MAHER » :
En quoi est-elle fausse ? Quels sont vos principales critiques de celle-ci ?
Réponse d’Henry de Lesquen :
L'austro-libertarisme est fondé sur une théorie du droit naturel. Or, il n'y a pas de droit naturel. On peut aussi bien affirmer que la terre appartient par nature à tous, ce qui conduirait au communisme, ou bien, au contraire, qu'elle appartient par nature à l'individu qui se l'est approprié en premier, ce qui justifierait le droit de propriété. (Du reste, Hoppe démontre malgré lui dans son article que la théorie de l'appropriation originelle est dépourvue de toute application dans le monde contemporain.) Il est surtout insensé de penser que les droits individuels puissent être protégés et garantis en l'absence d'un État, avec sa police et ses tribunaux. Il n'y a pas d'État sans droit, il n'y a pas de droit sans État. Par conséquent, l'anarchie prônée par les austro-libertaires est une utopie absurde (pardonnez le pléonasme).
Question de « T » :
Au fond, le seul droit naturel, c'est la puissance qui crée le droit ? Might is right, comme disent les Anglais.
Réponse d’Henry de Lesquen :
Il n'y a pas du tout de droit naturel au sens moderne et habituel du terme, celui qui fut donné à l'expression par l'école de Salamanque : un droit fondé sur la seule raison. On peut en revanche l'accepter comme un droit fondé sur la tradition, conformément à l'enseignement de Burke et de Hayek.
La force qui crée le droit, c'est seulement la conquête originelle, laquelle est vraiment fondatrice, à la différence de la mythique appropriation originelle.
Question de « T », le 24 février :
L'entrevue de Vladimir Poutine avec Tucker Carlson a surpris tout le monde sur un point particulier : il accuse la Pologne « intransigeante » (traduction fournie par Tucker Carlson) d'avoir déclenché la seconde guerre mondiale, « Hitler n'avait pas d'autre choix que de mettre à exécution ses plans ». C'est la première fois que la Russie exprime officiellement cette opinion, qui jusqu'alors était potentiellement poursuivable en justice en Russie. Question : l'Allemagne était-elle légitime à attaquer la Pologne ?
Réponse d’Henry de Lesquen :
Poutine a parfaitement raison de dire que c'est la Pologne qui est à l'origine de la seconde guerre mondiale en 1939 en refusant la revendication légitime de l'Allemagne d'avoir un accès à la Prusse orientale à travers le couloir de Dantzig. S'il le fait maintenant, c'est à cause du délire anti-russe qui s'est emparé des Polonais depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022.
Question de « T », le 26 février :
Pourquoi les sadducéens ne croyaient-ils pas en la résurrection des morts ? Certains dogmes issus de la libération des Juifs à Babylone en -539 faisaient-ils encore débat ?
Réponse d’Henry de Lesquen :
Les sadducéens s'en tenaient au Pentateuque, où il n'y a pas trace de la résurrection des morts. Cette croyance est issue du zoroastrisme et elle a été adoptée par les deux autres sectes du judaïsme, les pharisiens et les esséniens, après la prise de Babylone en -539 par le roi perse Cyrus, qui a libéré les Juifs, déportés en -587 par Nabuchodonosor.
Si dans l'Avesta il y a trois religions (monothéisme, polythéisme et dualisme), dans l'Ancien Testament il y en au moins deux : la religion d'Israël, primitive, qui croit à la rétribution des actes ici-bas (« Tu honoreras ton père et ta mère afin de vivre longuement… »), et le judaïsme proprement dit, qui arrive au monothéisme avec le Deutéro-Isaïe. Cette seconde religion était celle des Juifs pharisiens ou esséniens, mais ils n'avaient pas éliminé la première, comme le fera le Christ.
Voyez l'article « Zoroastre et nous » sur lesquen.fr.
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